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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 5, trad Mardrus, 1900.djvu/28

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les mille nuits et une nuit

rencontres juste à propos pour entendre quelque chose de tout à fait extraordinaire ! Mais promets-moi, au moins, de me laisser aller en paix si je satisfais à ton désir, et de me donner un sauf-conduit qui désormais me mît à l’abri du mauvais vouloir de tous les éfrits, mes ennemis de l’air, de la mer et de la terre, ô toi qui es la fille de notre roi à tous, Domriatt le redoutable ! » Ainsi parla l’éfrit Dahnasch, fils du rapide Schamhourasch.

Alors Maïmouna, fille de Domriatt, dit : « Je te le promets, sur la gemme gravée du sceau de Soleimân ben-Daoûd (sur eux deux la prière et la paix !). Mais parle enfin, car je pressens que ton aventure est très étrange ! » Alors l’éfrit Dahnasch ralentit sa course, tourna sur lui-même et vint se ranger aux côtés de Maïmouna. Puis il lui raconta ainsi son aventure :

« Je te dirai, ô glorieuse Maïmouna, que je viens en ce moment du fin fond de l’intérieur lointain, des extrémités de la Chine, pays où règne le grand Ghaïour, maître d’El-Bouhour et d’El-Koussour, où s’élèvent de nombreuses tours, tout autour et alentour, où se trouve sa cour, ses femmes avec leurs atours et ses gardes dans les détours et tout le pourtour ! Et c’est là que mes yeux ont vu la plus belle chose de tous mes voyages et de mes tours, sa fille unique, El-Sett Boudour !

« Or, comme il est impossible à ma langue, au risque même de devenir poilue, de te dépeindre la beauté de cette princesse, je vais simplement essayer de t’énumérer ses qualités, approximativement. Écoute donc, ô Maïmouna !