mon fils, que ton pauvre père, injustement condamné, est mort pendu ? Ou plutôt il est probable qu’il est mort, mais la chose n’est pas tout à fait certaine. C’est pour cela que je te jure par la valeur de mes ancêtres d’accorder la plus grande des faveurs à celui qui m’annoncera que Grain-de-Beauté, ton père, n’est pas mort ! »
Alors le chef des gardes s’avança entre les mains du khalifat et dit : « Donne-moi la parole de sécurité ! » Et le khalifat répondit : « La sécurité est sur toi ! Parle ! » Et le chef des gardes dit : « Je t’annonce la bonne nouvelle, ô émir des Croyants. Ton ancien serviteur fidèle, Grain-de-Beauté, est en vie ! »
Le khalifat s’écria : « Ah ! que dis-tu là ? » Il répondit : « Par la vie de ta tête, je te jure que c’est la vérité ! Et c’est moi-même qui ai sauvé Grain-de-Beauté en faisant pendre à sa place un condamné ordinaire qui lui ressemblait comme un frère ressemble à son frère. Et il est maintenant en sûreté à Iskandaria, où il doit être boutiquier dans le souk, probablement. »
À ces paroles, le khalifat jubila et dit au chef des gardes : « Il te faut partir à sa recherche et me le ramener dans le plus bref délai ! » Et le chef des gardes répondit : « J’écoute et j’obéis ! » Alors le khalifat lui fit verser dix mille dinars pour ses frais de voyage ; et le chef des gardes se mit aussitôt en route pour Iskandaria, où il sera retrouvé, si Allah veut !
Mais pour ce qui est de Grain-de-Beauté, voici !
Le navire où il avait pris passage arriva à Iskandaria après une excellente traversée qui lui avait été