moi, bien que je ne voulusse pas le perforer, je fis, à mon insu, un mouvement qui poussa mon glaive au milieu de son ventre nu. Et le matin je me réveillai et vis que mon glaive était en effet teinté de sang et d’écume ! » — Que dirais-tu, ô mon père, à celui qui, t’ayant tenu ce langage, te montrerait son glaive ensanglanté ? » Le roi dit : « Je lui dirais que le sang seul, sans le corps du partenaire, ne donne qu’une moitié de preuve ! »
Alors Kamaralzamân dit : « Ô mon père, moi aussi, ce matin, en me réveillant, je me vis tout le bas-ventre couvert de sang : la cuvette qui est encore aux cabinets t’en donnera la preuve. Mais, preuve plus convaincante encore, voici la bague de l’adolescente ! Quant à la mienne, elle a disparu, comme tu le vois ! »
À ces paroles, le roi courut aux cabinets et vit qu’en effet la cuvette en question contenait…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA CENT QUATRE-VINGT-ONZIÈME NUIT
Elle dit :
… Le roi courut aux cabinets et vit qu’en effet la cuvette en question contenait une quantité énorme de sang, et il pensa en lui-même : « C’est là un in-