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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 5, trad Mardrus, 1900.djvu/93

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histoire de karamalzamân avec boudour
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dit : « Je ne m’y oppose nullement, pourvu que tu reviennes au bout d’un an. » Elle dit : « Certainement ! » Et elle remercia son père de la permission en lui baisant la main, et appela Kamaralzamân qui le remercia également.

Or, dès le lendemain, à l’aube, les préparatifs étaient faits, et les chevaux harnachés, et les dromadaires et les chameaux chargés. Alors le roi Ghaïour fit ses adieux à sa fille Boudour et la recommanda beaucoup à son époux ; puis il leur fit cadeau de nombreux présents en or et en diamants, et les accompagna pendant un certain temps. Après quoi il revint vers la ville, non sans leur avoir encore fait ses dernières recommandations, en pleurant, et les laissa continuer leur chemin.

Alors Kamaralzamân et Sett Boudour, après les larmes des adieux, ne songèrent plus qu’à la joie de voir le roi Schahramân. Et ils voyagèrent de la sorte le premier jour, puis le second jour et le troisième jour, et ainsi de suite jusqu’au trentième jour. Ils arrivèrent alors à une prairie fort agréable qui les tenta si bien qu’ils y firent dresser le campement pour s’y reposer un jour ou deux. Et lorsque sa tente fut prête, dressée pour elle à l’ombre d’un palmier, Sett Boudour, fatiguée, y entra aussitôt, mangea un morceau, et ne tarda pas à s’endormir.

Lorsque Kamaralzamân eut fini de donner ses ordres et de faire dresser les autres tentes beaucoup plus loin, pour qu’ils pussent jouir à eux deux du silence et de la solitude, il pénétra à son tour dans la tente et vit sa jeune épouse endormie. Et cette vue lui rappela la première nuit miraculeuse passée avec elle dans la tour.