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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT UNIÈME NUIT

Elle dit :

… Lorsque je me fus assuré qu’il s’était véritablement éloigné, j’étendis la main et me débarrassai des liens qui m’attachaient aux planches. Mais j’étais si mal en point que je ne pus d’abord mouvoir mes membres et que, pendant plusieurs heures de temps, je désespérai de pouvoir en recouvrer jamais l’usage. Mais je finis tout de même par me mettre debout et peu à peu je pus marcher et rôder à travers l’île. Je me dirigeai vers la mer où, à peine arrivé, je découvris au loin un navire, toutes voiles dehors, qui filait à grande vitesse.

À cette vue, je me mis à agiter les bras et à crier comme un fou ; puis je dépliai la toile de mon turban et, l’ayant fixée à une branche d’arbre, je la levai au-dessus de ma tête et m’évertuai à faire des signaux pour que l’on me remarquât du navire.

Le destin voulut que mes efforts ne fussent pas inutiles. Bientôt, en effet, je vis le navire virer de bord et se diriger du côté de la terre ; et, peu après, j’étais recueilli par le capitaine et ses hommes.

Une fois à bord du navire, on commença par me donner des vêtements et cacher ma nudité, vu