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les mille nuits et une nuit

qui étaient dans le besoin. Et moi-même je vécus dans un repos parfait, au sein de la joie et des plaisirs.

Mais, vous autres, ô mes amis, dînez ce soir chez moi, et demain ne manquez pas de revenir écouter le récit de mon sixième voyage ; car celui-là est vraiment étonnant, et vous fera oublier les aventures que vous venez d’entendre, quelque extraordinaires qu’elles aient été !

Puis Sindbad le Marin, ayant terminé cette histoire, fit donner, selon son habitude, cent pièces d’or au portefaix émerveillé qui se retira, après le dîner, avec les autres convives. Et le lendemain, devant la même assistance, après un festin aussi somptueux que la veille, Sindbad le Marin parla en ces termes :


L’HISTOIRE SIXIÈME
D’ENTRE LES HISTOIRES DE SINDBAD LE MARIN
ET C’EST LE SIXIÈME VOYAGE


Sachez, ô vous tous, mes amis, mes compagnons et mes chers hôtes, qu’à mon retour du cinquième voyage j’étais un jour assis devant ma porte à prendre le frais, et je me sentais vraiment à la limite de l’épanouissement, quand je vis passer dans ma rue des marchands qui avaient l’air de revenir de voyage. À cette vue, je me rappelai avec bonheur les jours de mon arrivée, moi aussi, de voyage, ma joie de retrou-