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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/214

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les mille nuits et une nuit

« Illusion ! Ne crois point trouver sur ta route noire, quand la destinée t’a trahi, l’ami au cœur fidèle.

« Ô solitude ! chère solitude bénie, tu enseignes à qui te cultive la force qui ne dévie point et l’art de ne se fier qu’à soi-même ! »

Un autre a dit :

« Néfaste sur ses deux faces, tel est le monde, si ton attention l’examine : l’une de ses faces est l’hypocrisie, et l’autre la trahison. »

Un autre a dit :

« Futilités, sottises et propos saugrenus, c’est là le riche apanage du monde ! Mais si le destin sur ton chemin place un être exceptionnel, fréquente-le quelquefois : simplement pour t’améliorer ! »

Lorsque le jeune Alischar eut entendu ces paroles de son père mourant, il répondit : « Ô mon père, je suis ton écouteur obéissant ! Que me conseilles-tu encore ? » Et Gloire le marchand dit : « Fais le bien, si toutefois tu le peux. Et n’attends point d’en être récompensé en retour par de la gratitude ou un semblable bien. Ô mon fils, on n’a pas, hélas ! l’occasion de faire le bien tous les jours. » Et Alischar répondit : « J’écoute et j’obéis ! Mais sont-ce là toutes tes recommandations ? » Gloire le marchand dit : « N’éparpille point les richesses que je te laisse :