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les mille nuits et une nuit

« Ses joues sorti pleines et glissantes ; sa salive est un lait doux à boire, remède aux maladies ; son regard fait rêver les prosateurs et les poètes ; et ses perfections rendent perplexes les architectes. »

« Un autre a dit :

« La liqueur de ses lèvres est un vin enivrant ; son haleine a le parfum de l’ambre, et ses dents sont des grains de camphre.

« Aussi Radouân, le gardien du Paradis, l’a-t-il prié de s’en aller, de crainte qu’il ne séduisît les houris.

« Les gens grossiers, à l’esprit lourd, déplorent ses gestes et sa conduite, comme si la lune n’est pas belle dans tous ses quartiers, comme si sa marche n’est pas également harmonieuse dans toutes les parties du ciel ! »

« Un poète a dit encore :

« Ce jeune faon, à la chevelure frisée, aux joues pleines de roses, au regard enchanteur, consentit enfin à un rendez-vous. Et me voici exact, avec le cœur ému et l’œil anxieux.

« Il me l’a promis, ce rendez-vous, en fermant les yeux pour me dire oui ! Mais si ses paupières sont fermées comment peuvent-elles tenir leur promesse ? »

« Enfin un autre a dit à son sujet :

« J’ai des amis peu subtils qui m’ont demandé : « Comment peux-tu si passionnément aimer un jeune