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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/244

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les mille nuits et une nuit

compagnon de la bande d’Ahmad Ed-Danaf. Nous sommes quarante gaillards qui depuis longtemps sommes privés de chair fraîche ! La nuit prochaine sera la plus bénie de tes nuits, car nous monterons tous sur toi, à tour de rôle, et nous pataugerons dans ton ventre, et nous nous vautrerons entre tes cuisses scélératement, et nous ferons rouler ton bouton jusqu’au matin ! »

Lorsque Zoumourroud eut entendu ces paroles de son ravisseur, elle comprit toute l’horreur de sa situation, et se mit à pleurer en se frappant le visage et en déplorant l’erreur qui l’avait livrée à ce bandit perpétrateur de violences, et bientôt à ses compagnons les quarante. Puis voyant que la mauvaise destinée avait pris le dessus dans sa vie, et qu’il n’y avait pas à lutter contre elle, elle se laissa emporter de nouveau par son ravisseur, sans opposer de résistance, et se contenta de soupirer : « Il n’y a de Dieu qu’Allah ! En Lui je me réfugie ! Chacun porte sa destinée attachée à son cou, et, quoi qu’il fasse, il ne peut s’en éloigner…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT VINGT-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

« … Chacun porte sa destinée attachée à son cou, et, quoi qu’il fasse, il ne peut s’en éloigner ! »