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histoire de zoumourroud avec alischar
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mort ! Allons ! donne ta main ! » Et, toujours étendue sur le dos, Zoumourroud prit la main d’Alischar fils de Gloire, et la posa doucement sur la rotondité de son histoire ! Et Alischar, à ce toucher, sentit une rondeur haute comme un trône, et grasse comme un poulet, et plus chaude que la gorge du pigeon, et plus brûlante qu’un cœur brûlé par la passion ; et cette rondeur était lisse et blanche et fondante et énorme ! Et soudain il la sentit, sous ses doigts, se cabrer comme un mulet piqué aux naseaux, ou comme un âne aiguillonné au milieu du dos !

À cette constatation, Alischar, à la limite de l’étonnement, pensa en son âme : « Ce roi a une fente, c’est certain ! C’est là la chose la plus prodigieuse d’entre tous les prodiges ! » Et Alischar, enhardi par cette trouvaille qui lui enlevait ses dernières hésitations, se mit soudain à s’ériger quant à son zebb, et cela à l’extrême limite de l’érection !

Or, Zoumourroud n’attendait que ce moment-là ! Et tout à coup elle éclata de rire quant à son gosier, et tellement qu’elle serait tombée à la renverse si elle n’eût été à la renverse déjà. Puis elle dit à Alischar : « Comment se fait-il que tu ne reconnaisses pas ta servante, ô mon maître bien-aimé ? » Mais Alischar ne comprenait pas encore, et demanda : « Quelle servante et quel maître, ô roi du temps ? » Elle répondit : « Ô Alischar, je suis Zoumourroud, ton esclave ! Ne me reconnais-tu pas à tous ces signes-là ! »

À ces paroles, Alischar regarda plus attentivement le roi, et reconnut en lui sa bien-aimée Zoumourroud. Et il la prit dans ses bras et l’embrassa