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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/292

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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT TRENTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et si la couleur noire n’était pas la plus estimée des couleurs, Allah ne l’eût pas rendue tellement chère au noyau des yeux et du cœur. Aussi, qu’elles sont vraies ces paroles du poète :

« Si j’aime tant un corps d’ébène, c’est qu’il est jeune et contient un cœur chaud et des prunelles de feu.

« Quant à ce qui est blanc, ô l’horreur extrême ! Si des fois je suis forcé d’avaler un blanc d’œuf, ou de me consoler, à défaut de mieux, d’une chair couleur de blanc d’œuf, c’est fort rare !

« Mais jamais vous ne me verrez éprouver un amour extrême pour un linceul blanc, ou me plaire à des cheveux de même couleur. »

« Et un autre poète a dit :

« Si je deviens fou de l’excès de mon amour pour cette femme noire au corps lustré, ne vous étonnez pas, ô mes amis,

« Car toute folie, nous apprennent les médecins, est toujours précédée par des idées noires ! »