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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/39

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histoire de la docte sympathie
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faut. Il résolut donc de lui poser des questions plus subtiles et lui demanda :

« Que signifie linguistiquement le mot ablution ? »

Elle répondit : « Se débarrasser par le lavage de toutes impuretés internes ou externes. »

Il demanda : « Que signifie le mot jeûner ? »

Elle dit : « S’abstenir. »

Il demanda : « Que signifie le mot donner ? »

Elle dit : « S’enrichir. »

Il demanda : « Et aller en pèlerinage ? »

Elle répondit : « Atteindre le but. »

Il demanda : « Et faire la guerre ? »

Elle dit : « Se défendre. »

À ces paroles, le savant se leva debout sur ses pieds et s’écria : « En vérité, mes questions et mes arguments sont à court ! Cette esclave est étonnante de savoir et de clarté, ô émir des Croyants ! »

Mais Sympathie sourit légèrement et l’interrompit : « Je voudrais, lui dit-elle, te poser à mon tour une question. Peux-tu, ô savant lecteur, me dire quelles sont les bases de l’Islam ? »

Il réfléchit un instant et dit : « Elles sont au nombre de quatre : la foi éclairée par la saine raison ; la droiture ; la connaissance de ses devoirs et de ses droits stricts et la discrétion ; l’accomplissement des engagements pris. »

Elle reprit : « Permets-moi de te poser encore une question ! Si tu n’arrives pas à la résoudre, j’aurai le droit de t’arracher ton manteau distinctif de savant lecteur du Livre ! »

Il dit : « J’accepte ! Pose la question, ô esclave ! »