Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
les mille nuits et une nuit

cité ! Mais j’ai encore deux questions à te poser, et ce sera tout. Peux-tu me dire quel est l’être vivant qui ne vit qu’emprisonné et qui meurt sitôt qji’il respire l’air libre ? Et quels sont les meilleurs fruits ? »

Elle répondit : « Le premier, c’est le poisson ; et les seconds, sont le cédrat et la grenade ! »

Lorsque le médecin eut entendu toutes ces réponses de la belle Sympathie, il ne put s’empêcher de s’avouer incapable de la prendre en défaut de science, et voulut regagner sa place. Mais Sympathie l’en empêcha d’un signe et lui dit : « Il faut qu’à mon tour je te pose une question :

« Peux-tu me dire, ô savant, quelle est la chose qui est ronde comme la terre et se loge dans un œil, qui tantôt se sépare de cet œil et tantôt y pénètre, qui copule sans organe mâle, qui se sépare de sa compagne durant la nuit pour s’enlacer à elle durant le jour, et qui élit domicile habituellement aux extrémités ? »

À cette question, le savant eut beau se tourmenter l’esprit, il ne sut que répondre, et Sympathie, après lui avoir pris son manteau, sur l’invitation du khalifat, répondit elle-même : « C’est le bouton et la boutonnière ! »

Après quoi, d’entre les vénérables cheikhs un astronome se leva, qui était le plus fameux de tous les astronomes du royaume et que la belle Sympathie regarda en souriant, sûre d’avance qu’il trouverait ses yeux plus embarrassants que toutes les étoiles des cieux.

L’astronome vint donc s’asseoir devant l’adoles-