Ali, gendre du Prophète, elle déplairait au khalifat qui était le descendant d’Abbas, oncle de Môhammad. (Sur lui la prière et la paix !) Elle se mit d’abord à rougir, puis à pâlir, et, après un instant de réflexion, elle répondit :
« Sache, ô Ibrahim, qu’il n’y a aucune prééminence entre deux qui ont chacun un mérite excellent ! »
Lorsque le khalifat eut entendu cette réponse, il fut à la limite de l’enthousiasme et, se levant debout sur ses deux pieds, s’écria : « Par le Seigneur de la Kâaba ! quelle réponse admirable, ô Sympathie ! »
Mais le savant continua : « Peux-tu me dire de quoi il s’agit dans cette énigme : « Elle est svelte et tendre et de goût délicieux ; elle est droite comme la lance, mais n’a point de fer aigu ; elle est utile dans sa douceur, et se mange volontiers le soir, au mois de Ramadan ! »
Elle répondit : « C’est la canne à sucre ! »
Il dit : « J’ai encore quelques questions à t’adresser, et vais le faire rapidement. Peux-tu donc me dire, sans trop de mots : Qui est plus doux que le miel ? Qui est plus tranchant que le glaive ? Qui est plus rapide dans ses effets que le poison ? Quelle est la jouissance d’un instant ? Quel est le bonheur qui dure trois jours ? Quel est le jour le plus heureux ? Quelle est la joie d’une semaine ? Quelle est la dette que même le méchant ne peut s’empêcher de payer ? Quel est le supplice qui nous suit jusqu’au tombeau ? Quelle est la joie du cœur ? Quelle est la souffrance de l’esprit ? Quelle est la désolation de la vie ? Quel est le mal qui n’a point de remède ? Quelle est la