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histoire de la reine yamlika… (beloukia)
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étaient en ambre jaune et en musc, et dans les flancs de laquelle s’ouvrait une grotte magnifique dont la voûte et les parois étaient en diamants. Comme elle se trouvait ainsi éclairée aussi bien qu’en plein soleil, ils s’y engagèrent profondément ; et, à mesure qu’ils s’avançaient, ils voyaient s’augmenter la clarté et s’élargir la voûte. Ils marchaient ainsi, en s’émerveillant, et commençaient à se demander si la grotte avait une fin, quand ils arrivèrent tout à coup dans une salle immense creusée dans le diamant et qui avait en son milieu un grand lit d’or massif sur lequel était étendu Soleïmân ben-Daoud, reconnaissable à son manteau vert orné de perles et de pierreries et à l’anneau magique qui cerclait son doigt de la main droite et lançait des feux dont pâlissait l’éclat de la salle de diamant. Sa main qui portait l’anneau au petit doigt reposait sur sa poitrine, et son autre main étendue tenait le sceptre d’or aux yeux d’émeraude.

À cette vue, Beloukia et Offân furent saisis d’un grand sentiment de respect, et n’osèrent plus avancer. Mais bientôt Offân dit à Beloukia : « Si nous avons affronté tant de périls et éprouvé toutes ces fatigues, ce n’est point pour reculer, maintenant que nous avons atteint le but. Je vais donc m’avancer seul près de ce trône où dort le prophète, et toi, de ton côté, tu vas prononcer les formules de conjuration que je t’ai enseignées et qui sont nécessaires pour faire glisser l’anneau du doigt rigide. »

Alors Beloukia commença à prononcer les formules conjuratoires, et Offân s’approcha du trône et tendit la main pour enlever l’anneau. Mais Beloukia,