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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/206

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les mille nuits et une nuit

« Qu’Allah prolonge la vie du roi ! Si j’ai ramassé ce drachme ce n’est point parce qu’il m’est cher comme prix, mais parce que sa valeur est grande à mes yeux ! Ne porte-t-il pas, en effet, sur une de ses faces l’image du roi et sur l’autre son nom ? Je n’ai point voulu le laisser exposé à être foulé par inadvertance aux pieds de quelque passant. Et je me suis hâté de le ramasser, suivant en cela l’exemple du roi qui m’a tiré moi-même de la poussière, moi qui vaux un drachme à peine ! »

Cette réponse plut tellement au roi Khosrou qu’il fit encore donner quatre mille drachmes au pêcheur, et ordonna aux crieurs publics de crier par tout l’empire : « Il ne faut jamais se laisser guider par le conseil des femmes. Car celui qui les écoute commet deux fautes en voulant éviter la moitié d’une ! »

— Le roi Schahriar, en entendant cette anecdote dit : « J’approuve fort la conduite de Khosrou et sa méfiance des femmes. Elles sont la cause de bien des calamités ! » Mais déjà Schahrazade, souriante, disait :


LE PARTAGE


Une nuit, le khalifat Haroun Al-Rachid se plaignait de ses insomnies devant son vizir Giafar et son porte-glaive Massrour, quand soudain Massrour partit d’un éclat de rire. Le khalifat le regarda en fronçant les