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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/263

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l’étrange khalifat
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trices et des traces de coups de bâton et de fouet.

À cette vue, le khalifat dit à Giafar : « Par Allah ! quel dommage qu’un jeune homme si beau porte sur le corps des signes qui nous démontrent, d’une façon évidente, que nous avons affaire à quelque brigand ou à quelque criminel étonnant échappé des prisons ! » Mais déjà les mamalik avaient habillé leur maître d’une nouvelle robe, plus belle que la précédente ; et le jeune homme reprit sa place sur le trône, comme si rien ne s’était passé. Il aperçut alors ses trois invités qui se parlaient à voix basse, et leur dit : « Pourquoi cet air étonné et ces paroles à voix basse ? » Giafar répondit : « Mon compagnon que voici me disait qu’il avait parcouru tous les pays et fréquenté bien des personnages et des rois, mais qu’il n’avait jamais vu quelqu’un d’aussi généreux que notre hôte. Il s’étonnait, en effet, de te voir déchirer une robe de la valeur certainement de dix mille dinars. Et il me citait ces vers en ton honneur…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-SEIZIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et il me citait ces vers en ton honneur :