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les mille nuits et une nuit

état, se mit à l’embrasser, à la bercer, à la serrer contre sa poitrine, et à la baiser entre les deux yeux, en lui répétant ce qu’il avait vu au meidàn et en lui disant : « Ma fille, remercie plutôt Allah (qu’il soit exalté !) et glorifie-le pour nous avoir délivrés d’entre les mains de cet insigne magicien, de ce menteur, de ce séducteur, de ce voleur, de ce cochon ! » Mais il eut beau lui parler et la cajoler pour la consoler, elle n’entendait, ni n’écoutait, ni ne se consolait, au contraire ! Elle ne fit que sangloter davantage, et pleurer et gémir, en soupirant : « Par Allah ! Je ne veux plus manger ni boire, et cela jusqu’à ce qu’Allah me réunisse avec mon amoureux, le charmant ! Et je ne veux plus savoir que répandre des larmes et m’enterrer dans mon désespoir ! » Alors son père, voyant qu’il ne pouvait tirer sa fille de cet état de langueur et d’affliction, devint fort chagriné, et son cœur s’attrista, et le monde noircit devant son visage. Et voilà pour le roi et pour sa fille, la princesse Schamsennahar…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT VINGT-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… Et voilà pour le roi et pour sa fille, la princesse Schamsennahar !