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histoire magique du cheval d’ébène
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En entendant ces paroles, Kamaralakmar se dit : « Me voici enfin sur la voie tant souhaitée. Il me faut maintenant trouver le moyen d’arriver au but ! » Mais bientôt les geôliers, voyant venir pour eux l’heure de dormir, le conduisirent à l’intérieur de la prison et refermèrent la porte sur lui. Alors il entendit le savant qui pleurait et gémissait et déplorait son malheur en langue persane, disant : « Hélas ! quelle calamité pour moi de n’avoir pas su mieux arranger mon plan, et de m’être ainsi perdu moi-même, sans avoir réalisé mes souhaits ni satisfait mon désir sur cette jeune fille ! Tout cela m’est arrivé à cause de mon peu de jugement, et pour avoir ambitionné ce qui n’était guère fait pour moi ! » Alors Kamaralakmar s’adressa à lui en persan et lui dit : « Jusques à quand ces pleurs et ces lamentations ? Crois-tu donc être le seul à avoir éprouvé des malheurs ? » Et le savant, encouragé par ces paroles, lia conversation avec lui et se mit à se plaindre à lui, sans le connaître, de ses malheurs et de ses infortunes ! Et ils passèrent de la sorte la nuit à causer entre eux comme deux amis.

Le lendemain matin, les geôliers vinrent tirer Kamaralakmar de la prison, et l’amenèrent devant le roi, en disant : « Ce jeune homme…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.