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histoire magique du cheval d’ébène
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leur mordre le lobe de l’oreille ! Et telle est, ô roi, ma profession ! »

Lorsque le roi eut entendu ces paroles, il se réjouit d’une joie considérable, et lui dit : « Ô très excellent médecin, tu arrives chez nous au moment où nous avons le plus besoin de tes services ! » Et il lui raconta le cas de la jeune fille, et ajouta : « Si tu veux la traiter et si tu la guéris de la folie où l’ont jetée les gens malfaisants, tu n’auras qu’à me demander ce que tu souhaites ; et tout te sera accordé ! » Il répondit : « Qu’Allah accorde ses plus grandes grâces et faveurs à notre maître le roi ! Mais il te faut d’abord me narrer par le détail toutes les choses que tu as constatées de sa folie, et me dire depuis combien de jours elle est dans cet état, sans oublier de me raconter comment tu l’as eue, elle, ainsi que le vieux Persan et le cheval d’ébène ! » Et le roi lui raconta toute l’histoire depuis le commencement jusqu’à la fin, et ajouta : « Quant au vieux, il est dans un cachot ! » Il demanda : « Et le cheval ? » Il répondit : « Il est chez moi, précieusement gardé dans un de mes pavillons ! » Et Kamaralakmar se dit en lui-même : « Il me faut, avant toutes choses, revoir le cheval et m’assurer de mes yeux de l’état où il se trouve. S’il est intact et en bon état, tout est gagné et mon but atteint ; mais si son mécanisme est détérioré, il me faudra songer à quelque autre moyen de délivrer ma bien-aimée ! » Alors il se tourna vers le roi et lui dit : « Ô roi, il faut d’abord que je voie le cheval ; car il est probable que je trouverai, en l’examinant, quelque chose qui me servira pour la guérison de la jeune fille ! » Il répondit : « Avec plaisir et bon