et l’un des assistants demanda au teinturier : « Ya Hagg-Môhammad, qu’y a-t-il donc entre vous deux ? » Mais ce fut l’ânier qui se hâta de répondre, en criant son histoire à plein gosier, et il la termina disant : « Moi, j’ai fait tout cela pour rendre service au teinturier ! » Alors on demanda au teinturier : « Ya Hagg-Môhammad, tu dois sans doute connaître cette vieille femme pour lui avoir ainsi confié la garde de ta boutique ? » Il répondit : « Je ne l’ai point connue avant ce jour ! Mais elle est allée habiter dans ma maison avec son fils et sa fille ! » Alors l’un des assistants opina : « Moi, sur ma conscience, je crois que c’est le teinturier qui est responsable de l’âne de l’ânier ; car si l’ânier n’avait pas remarqué que le teinturier avait confié la garde de sa boutique à la vieille, il n’aurait pas à son tour confié son âne à cette vieille-là ! » Et un troisième ajouta : « Ya Hagg-Môhammad, du moment que tu as logé cette vieille chez toi, tu dois rendre l’âne à l’ânier ou lui payer une indemnité ! » Puis tous, avec les deux adversaires, prirent le chemin de la maison du teinturier. Tout cela…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA QUATRE CENT TRENTE-HUITIÈME NUIT
Elle dit :