mement ému d’amour ; et il se récita ces vers du poète :
Mon cœur amoureux, qui l’a percé ? Est-ce l’archer ou la flèche de tes prunelles ?
Flèche acérée ! viens-tu si rapide de la masse des guerriers ou simplement d’une fenêtre ?
Rose-dans-le-Calice demanda alors à sa nourrice : « Et maintenant peux-tu me dire enfin le nom de ce jeune homme ? » Elle répondit : « Il s’appelle Délice-du-Monde. » En entendant ces mots, la jeune fille secoua la tête de plaisir et d’émotion, se laissa tomber sur le divan, gémit profondément, et improvisa ces strophes :
Il n’a pas eu à le regretter, celui qui t’a nommé Délice-du-Monde, ô toi qui allies la délicatesse exquise des manières à toutes les choses excellentes.
Ô lever de la pleine lune ! Ô visage éclatant qui éclaires l’univers et illumines le monde,
Tu es, entre toutes les créatures, le seul sultan de la beauté ! Et j’ai des témoins pour me donner raison !
Ton sourcil n’est-il point la lettre noun, parfaitement tracée ? L’amande de ton œil ne ressemble-t-elle pas à la lettre sad, écrite par les doigts amoureux du Créateur ?
Et ta taille ! N’est-elle point le jeune, le tendre rameau flexible qui prend toutes les formes désirables ?
Si déjà ton intrépidité, ô cavalier, a surpassé la valeur des plus forts, que ne dirai-je pas de ta grâce supérieure et de ta beauté ?