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dalila-la-rouée… (ali vif-argent…)
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leur reconnaissance en le gratifiant chacun de cinq dinars ; et le syndic des marchands lui donna mille dinars. Et Ali, qui n’oubliait point ses compagnons du Caire, se hâta de leur envoyer tout cet argent, ne gardant sur lui que juste ce qui lui était nécessaire pour continuer sa route et arriver enfin à Baghdad !

Et voilà comment Ali Vif-Argent du Caire avait quitté son pays pour aller à Baghdad chercher sa destinée entre les mains d’Ahmad-la-Teigne, son grand, l’ancien chef des braves.

Dès qu’il fut entré dans la ville, il se mit à chercher la demeure de son ami, et s’en informa à plusieurs personnes qui ne purent ou ne voulurent la lui indiquer. Et il arriva de la sorte sur une place, nommée Al-Nafz, où il vit des jeunes garçons qui jouaient entre eux, sous la direction d’un autre, plus petit qu’eux tous, et qu’ils appelaient Mahmoud l’Avorton. Et c’était justement ce petit Mahmoud l’Avorton-là qui était le fils de la sœur de Zeinab, celle-là qui était mariée. Et Ali Vif-Argent pensa en lui-même : « Ya Ali, les nouvelles des gens se prennent chez leurs enfants ! » Et aussitôt, pour attirer à lui les enfants, il se dirigea vers la boutique d’un marchand de douceurs, et y acheta un gros morceau de halawa à l’huile de sésame et au sucre ; puis il s’approcha des petits joueurs et leur cria : « Qui de vous veut du halawa encore chaud ? » Mais Mahmoud l’Avorton empêcha les enfants de s’avancer, et vint tout seul devant Ali et lui dit : « Donne le halawa ! » Alors Ali lui donna le morceau et, en même temps, lui glissa dans la main une pièce d’argent. Mais lors-