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les mille nuits et une nuit

suis sortie de ma maison à la recherche de quelqu’un d’aussi beau et bien élevé que toi pour partager mon repos et passer la nuit avec moi ! Et je t’ai vu, et ton amour m’est entré dans le cœur. Voudrais-tu donc daigner me réjouir l’âme, me soulager le cœur et accepter de manger une bouchée chez moi…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT CINQUANTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

« … et accepter de manger une bouchée chez moi ? » Il répondit : « Quand on est invité, on ne peut refuser ! » Alors elle marcha devant lui, et il la suivit de rue en rue, en marchant à une certaine distance.

Or, pendant qu’il cheminait ainsi derrière elle, il pensa : « Ya Ali, quelle imprudence tu fais, pour un étranger nouvellement arrivé ! Qui sait si tu ne vas pas t’exposer au ressentiment du mari qui tombera soudain sur toi pendant ton sommeil et, pour se venger de toi, te coupera ton coq et ses œufs de couvaison ! Et d’ailleurs le Sage a dit : « Celui qui fornique dans un pays étranger, dont il est l’hôte, sera châtié par le Grand Hospitalier ! » Il serait donc plus raisonnable pour toi de t’excuser poliment auprès d’elle