Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT CINQUANTE-SIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … tu devras, en outre, t’emparer des quarante pigeons messagers du khalifat, les mettre dans une cage et me les apporter ! »

En entendant ces paroles, Ali Vif-Argent, pour toute réponse, porta sa main à son front et, sans prononcer un mot, sortit à la recherche du cuisinier nègre. Il le rencontra au souk, l’accosta et, après les salams de reconnaissance, l’invita à boire de la bouza. Mais le cuisinier prétexta ses occupations et invita Ali à l’accompagner au khân. Là, Vif-Argent agit exactement d’après les instructions de Hassan-la-Peste, et, une fois qu’il eut enivré son hôte, il l’interrogea sur les mets du jour. Le cuisinier répondit : « Ô frère nègre, tous les jours, pour le repas de midi, il me faut préparer pour Sett Dalila et Sett Zeinab cinq plats différents et de couleur différente ; et le même nombre de plats pour le repas du soir. Mais aujourd’hui on m’en a commandé deux de plus. Aussi voici les plats que je vais cuisiner pour midi : des lentilles, des pois, une soupe, une fricassée de mouton en ragoût et du sorbet de rose ; quant aux deux plats supplémentaires, ce sont : du riz au