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les mille nuits et une nuit

buer le grain aux pigeons. Après les salams, il leur dit de faire venir Zoraïk ; et, Zoraïk étant arrivé, il leur fit voir les présents de noces qu’ils avaient réclamés pour dot de Zeinab, et leur dit : « Maintenant nul refus n’est possible ! Sinon c’est moi, Hassan, que l’offense regarderait ! » Et Dalila et Zoraïk acceptèrent les présents, et donnèrent leur consentement au mariage de Zeinab avec Ali Vif-Argent.

Or, dès le lendemain Ali Vif-Argent alla prendre possession du palais du Juif Azaria ; et le soir même, devant le kâdi et les témoins d’une part, et Ahmad-la-Teigne avec ses quarante et Hassan-la-Peste avec ses quarante d’autre part, on écrivit le contrat de mariage d’Ali Vif-Argent avec Zeinab, fille de Dalila, avec Kamaria, fille d’Azaria, avec la fille du brocanteur, et avec la jeune esclave du brocanteur. Et l’on célébra somptueusement les cérémonies des quatre mariages. Et c’était certainement Zeinab qui, de l’avis de toutes les femmes du cortège, était la plus touchante sous ses voiles de mariée et la plus belle. Elle était d’ailleurs vêtue de la robe d’or, de la couronne d’or, de la ceinture d’or et de la pantoufle d’or ; et les trois autres adolescentes marchaient autour d’elle comme les étoiles autour de la lune.

Aussi, cette nuit-là même, Ali Vif-Argent commença sa tournée de noces en pénétrant d’abord chez son épouse Zeinab. Et il trouva qu’elle était une vraie perle imperforée et une pouliche non montée. Et il se délecta d’elle à la limite de la délectation, et pénétra ensuite chez chacune de ses trois autres épouses, à tour de rôle. Et, comme il les trouva absolument parfaites en beauté et en virginité, il se