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les mille nuits et une nuit

maître le pèlerin, dis-moi ce que tu as dans l’esprit, et moi je t’obéirai sans restriction ! » Alors le Moghrabin lui dit : « Commence donc par réciter le chapitre liminaire du Korân ! » Et Jouder récita avec lui la fatiha du Korân. Alors le Moghrabin tira de sa besace des cordons en soie et lui dit : « Ô Jouder fils d’Omar, tu vas m’attacher les bras avec ces cordons de soie, le plus solidement que tu pourras ! Après quoi tu me jetteras dans le lac, et tu attendras un certain temps. Si tu vois paraître au dessus de l’eau ma main avant mon corps, hâte-toi de jeter ton filet et de me ramener sur le rivage ; mais si tu vois paraître mon pied hors de l’eau, sache que je suis mort. Alors ne t’inquiète plus de moi, prends la mule avec la besace, et va au souk des marchands où tu trouveras un Juif nommé Schamayâa. Tu lui remettras la mule, et il te donnera cent dinars que tu prendras pour t’en aller en ta voie ! Mais seulement garde le secret sur tout cela…

— À ce moment de sa narration Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … Mais seulement garde le secret sur tout cela ! » Alors Jouder répondit : « J’écoute et j’obéis ! » et