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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-TREIZIÈME NUIT

Elle dit :

« … Sache, ô Jouder, que lorsque je commencerai à réciter les formules magiques sur l’encens fumant, l’eau du fleuve se mettra à diminuer peu à peu et le fleuve finira par se dessécher complètement et à faire voir son lit à nu. Alors tu verras t’apparaître, sur la pente du lit à sec, une grande porte d’or aussi haute que la porte de la ville, avec deux anneaux du même métal. Toi, dirige-toi vers cette porte et heurte-la très légèrement avec l’un des anneaux qui forment battant, et attends un instant. Puis frappe un second coup plus fort que le premier, et attends encore ! Ensuite frappe un troisième coup plus fort que les deux autres, et ne bouge plus. Et lorsque tu auras ainsi frappé les trois coups successifs, tu entendras de l’intérieur quelqu’un s’écrier : « Qui frappe à la porte des Trésors, et ne sait point dénouer les enchantements ? » Tu répondras : « Je suis Jouder le pêcheur, fils d’Omar, du Caire ! » Et la porte s’ouvrira et sur le seuil t’apparaîtra un personnage qui, le glaive à la main, te dira : « Si vraiment tu es cet homme, tends le cou pour que je te tranche la tête ! » Et toi, tu tendras ton cou sans crainte ; et il lèvera le glaive sur toi, mais pour tomber aussitôt à tes