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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … Nous irons, toi et moi, trouver ce chef-capitaine, qui est en ce moment au Caire, et nous l’inviterons, lui et deux de ses matelots, à venir prendre un repas avec nous ! Et tu verras ! Tu n’auras seulement qu’à confirmer les paroles que je dirai à Jouder, et tu verras ce que j’aurai fait avant la fin de cette nuit ! »

Lorsqu’ils furent tombés bien d’accord sur cette vente projetée de leur frère, ils allèrent trouver le chef-capitaine de Suez et lui dirent, après les salams : « Ô capitaine, nous venons te voir pour une chose qui te réjouira certainement ! » Il répondit : « Bon ! » Ils dirent : « Nous sommes deux frères ; mais nous avons un troisième frère, un garnement bon à rien. Lorsque notre père mourut, il nous laissa un héritage que nous nous partageâmes entre nous trois ; et notre frère prit sa part et se hâta de la dépenser dans le libertinage et la corruption ! Et lorsqu’il fut réduit à la misère, il se mit à nous traiter avec une injustice extraordinaire, et finit par nous citer devant les juges, gens iniques et oppresseurs, en nous accusant de l’avoir frustré de sa part d’héritage ! Et les juges iniques et corrompus ne tardèrent pas à nous faire