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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUATRE-VINGTIÈME NUIT

Elle dit :

… Lorsqu’ils furent arrivés à la Mecque, Jouder se hâta d’aller se mêler à la procession autour de l’enceinte sacrée de la Kaâba, pour accomplir les sept tours rituels, et juste voici qu’il rencontre au milieu des pèlerins de la procession, son ami le cheikh Abd Al-Samad le Moghrabin, qui faisait également ses sept tours. Et le Moghrabin le vit, de son côté, et lui jeta un salam fraternel et lui demanda de ses nouvelles. Alors Jouder pleura. Puis il raconta ce qui lui était arrivé. Et le Moghrabin le prit par la main et le conduisit à la maison où il était descendu, le traita généreusement, l’habilla d’une robe splendide et sans pareille, et lui dit : « Le malheur s’est tout à fait éloigné de toi, ô Jouder ! » Puis il lui tira son horoscope, vit par là tout ce qui était arrivé à ses frères, et lui dit : « Sache, ô Jouder, qu’il est arrivé telle et telle chose à tes frères, et qu’ils sont à l’heure actuelle emprisonnés dans le cachot du roi d’Égypte. Mais tu es le bienvenu dans ma maison où tu vas rester jusqu’à l’accomplissement des rites prescrits ! Et tu verras désormais que tout ira bien ! » Jouder