« Certes ! si le sort était équitable, il me réunirait avec mon amie !
« Et maintenant, qu’Allah me couvre de son voile pour que je puisse dénuder mon corps devant l’amie, et lui faire voir ainsi à quel degré d’épuisement m’ont réduit les alarmes, l’inquiétude, et l’abandon ! »
Lorsqu’il eut fini de réciter ces vers, il s’avança jusqu’à la quatrième cage et y vit un bulbul qui se mit aussitôt à moduler quelques notes plaintives. Et Délice-du-Monde, à ce chant, poussa de profonds soupirs et récita ces vers :
« Dans les aubes et les aurores, le bulbul ravit le cœur de l’amoureux par le jeu mélodieux des cordes de sa voix.
« Ô Délice-du-Monde, plaintif et languissant ! ton être est anéanti par l’amour !
« Que de chants merveilleux viennent jusqu’à moi, dont s’attendrirait la dureté du fer et de la pierre !
« Et voici que l’air léger du matin vient à nous en passant sur les édens des prairies et les fleurs exquises.
« Ô ! les chants des oiseaux dans les aubes et les matins ! Et toi, brise embaumée des premières lueurs du jour ! Ô ! transports de mon âme de tout cela !
« Je pense alors à l’amie si loin, et mes larmes se précipitent en pluies et en torrents, alors qu’un feu terrible dans mes entrailles crépite en étincelles et en flammes !
« Qu’Allah accorde enfin à l’amoureux passionné de