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HISTOIRE MAGIQUE DU CHEVAL D’ÉBÈNE


Il m’est revenu, ô Roi fortuné, qu’il y avait dans l’antiquité du temps et le passé des époques et des âges, un roi très grand et très puissant d’entre les rois des Persans, nommé Sabour, qui était certainement le roi le plus riche en trésors de toutes sortes comme aussi le plus doué de sagacité et de sagesse. De plus il était plein de générosité et de bienveillance, et sa main était toujours large ouverte sans lassitude, pour aider ceux qui l’imploraient et ne jamais repousser ceux qui lui demandaient secours. Il savait donner largement l’hospitalité à ceux qui ne lui demandaient que l’abri, et réconforter à l’occasion, par ses paroles et ses manières pleines de douceur et d’aménité, les cœurs brisés. Il était bon et charitable pour les pauvres gens ; et les étrangers ne voyaient jamais fermées à leur appel les portes de ses palais. Quant aux oppresseurs, ils ne trouvaient ni grâce ni indulgence devant sa sévère justice. Et tel il était, en vérité.

Or, le roi Sabour avait trois filles, qui étaient