Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/140

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en apprenant à gouverner ses muscles, en les rendant de plus en plus aptes à se mouvoir par impulsions rapides et indépendantes, que l’on devient réellement attentif, et par le fait capable de faire œuvre d’artiste.

L’étude du piano nous offre donc en quelque sorte la possibilité d’augmenter notre force d’attention et notre activité cérébrale au même degré qu’elle augmentera la tension musculaire des doigts.

Ce processus psycho-physiologique de l’étude du piano est généralement ignoré, car on peut, malheureusement, à force d’exercices mal dirigés, acquérir une grande agilité des doigts avec des fonctions musculaires très relâchées ou très mal utilisées.

L’organisme porte alors en lui-même une négation de l’art ; il ressemble à une harpe dont toutes les cordes resteraient détendues ou mal accordées. Pour faire de la musique, il faut soi-même vibrer harmonieusement.

Les rapports des mouvements et de l’immobilité pourraient se définir de la manière suivante :

L’immobilité préalable du doigt est aussi indispensable à tout bon mouvement d’attaque que la suppression des mouvements associés qui sont inutiles, c’est-à-dire nuisibles. Dans ces conditions seulement, le doigt obéira vraiment au commandement, car toute attaque d’un doigt devient défectueuse si les quatre autres doigts de la main ne sont pas immobilisés.

Loin de s’opposer à l’extension, à l’immobilité de la main, l’orientation des inclinaisons variées sera d’autant