Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/160

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mènes soulevés, qu’un alphabet fragmentaire. Ce qui est dès à présent sûrement acquis, c’est l’existence de ce mécanisme des contacts et son action sur la sonorité, sur le style, sur la mémoire et sur l’agilité des doigts de l’exécutant.

L’harmonie des sons doit dériver de l’harmonie du toucher : tel est le problème à la fois scientifique et artistique soulevé par cet ouvrage que nous ne pouvons terminer sans mentionner que les empreintes des contacts qu’il contient sont loin de la perfection que nous entrevoyons dans l’analyse des phénomènes du toucher. Depuis plus d’un an que nous prenons les empreintes de nos contacts, des progrès constants se produisent, mais ils ont la particularité d’apparaître inopinément. Jamais ils ne sont la résultante immédiate d’un effort fait momentanément : toute amélioration des empreintes dénote un progrès des sensations tactiles et des représentations mentales des contacts. Ces phénomènes ne peuvent être provoqués qu’indirectement par l’étude et par l’analyse des mouvements, fait qui permet de conclure à l’existence d’une perfection dont nous pouvons nous rapprocher peu à peu parce qu’elle résulte d’un ensemble de phénomènes, créés presque à notre insu, mais que nous ne saurions acquérir que par des moyens conscients.