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le mécanisme du toucher

s’approche de ce corpuscule, l’entoure de quelques tours de spire et s’y perd. La fibre nerveuse qui se termine dans la peau forme jusqu’à son origine dans le cerveau ou la moelle, un filament long, délicat et ininterrompu. Nous pouvons donc admettre qu’il existe des liaisons isolées entre chaque point de la peau et les centresnerveux, liaisons comparables jusqu’à un certain point à des fils télégraphiques qui se réunissent en une station centrale… »

« Le cerveau peut donc être considéré comme la station terminale de ces voies nerveuses, qui reçoit les dépêches qu’elles lui amènent et qui les présente à la perception… Comme dans un bureau où aboutissent beaucoup de fils, l’employé du télégraphe sait par expérience de quelle direction proviennent les nouvelles que chaque fil lui apporte, de même aussi le cerveau sait parfaitement par l’expérience acquise d’où provient une irritation lorsqu’une fibre nerveuse déterminée la lui a amenée, et il attribue pour ce motif toute la sensation au point de la peau qui a été irrité[1]. »

Il n’est pas sans intérêt de noter que la complexité des dispositions papillaires est en rapport avec le développement de l’activité cérébrale. Au pourtour de la pulpe des doigts, les lignes papillaires ont une disposition uniforme. C’est dans l’interstice entre les lettres A, P, R, C (voir fig. 3), que se montrent les différences individuelles des lignes papillaires.

  1. Bernstein, Les Sens, p. 17.