Page:Le massacre au Fort George - La mémoire de Montcalm vengée - 1864.djvu/11

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mônier d’alléguer forces textes de nos historiens pour le détromper sur les événements du fort George :

— « Il ne lisait point le français. »

En vain lui opposa-t-il l’autorité de Bancroft qui, dans ses récentes éditions, s’appuyant des documents puisés à Paris dans les archives de la marine et ailleurs, a rendu justice à Montcalm ; le yankee ne voulait pas en démordre : on eut dit qu’il s’agissait du siège de Petersburg ou de Richmond. Il tenait à ses préjugés comme à quelque chose de sacré : que dirai-je, un héritage de famille transmis pieusement de père en fils.

S’il est une page dans les Maple Leaves qui m’a été douce à tracer, c’est celle où j’ai entrepris de réhabiliter auprès de la population britannique, la mémoire de l’illustre Louis Joseph de Gozon, marquis de Montcalm. Je ne me dissimulais pas que la tâche que je m’imposais était rude, ingrate peut-être ; car en changeant d’idiome je voyagerais en terre étrangère, n’ayant plus autour de moi les amis, — dirai-je les nombreux amis, — qui constamment m’encouragèrent, qui oncques ne m’ont fait défaut dans mes entreprises littéraires.

Mais si un public indulgent n’était pas là, j’avais pour me soutenir les conseils de plu-