Aller au contenu

Page:Le oui et le non des femmes.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
153
LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

mise et m’a fait un accueil fort aimable, trop aimable même pour une femme qui voyage avec celui qu’elle aime ; Lucien l’ennuierait-il déjà ?

Toujours est-il que je suis au mieux avec mes tourtereaux ; nous causons poésie, amour pur ; je montre le blanc de mes yeux, je soupire, je suis des leurs.

Une chose à laquelle vous croirez difficilement, mon cher oncle, et qui pourtant est exacte, c’est que Caroline n’est pas à Lucien. Je l’ai vu tout de suite, moi, et j’en ai parlé habilement à la belle comtesse.

— Comment avez-vous deviné cela ? me dit-elle.

— Bon ! lui répondis-je, est-ce que je ne connais pas Lucien ; c’est un rêveur, il n’a jamais aimé, il a un amour à la Werther, à la Saint-Preux ; cet amour qui se repaît d’impressions douces, romantiques, qui ouvre l’âme à la poé-