Aller au contenu

Page:Le oui et le non des femmes.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
199
LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

térieures et passagères dont la conviction est ordinairement triomphante, lorsque cette conviction, au lieu d’être nourrie par la lecture des romans modernes, est formée par la raison. L’enthousiasme le plus ardent finit toujours par se calmer lorsqu’il laisse le cœur vide.

Caroline était donc triste et songeuse, et elle éprouvait un douloureux plaisir à rester seule, étendue dans un fauteuil, abîmée dans ses rêveries, lorsqu’elle entendit marcher dans l’antichambre. Elle crut reconnaître le pas de Lucien ; la porte s’ouvrit : c’était Gaston.

Elle ne put retenir un mouvement de mauvaise humeur.

— Encore vous ! lui dit-elle… Mais c’est une persécution ! je n’ai plus la liberté de rester seule chez moi. Allons, Gaston, ajouta-t-elle d’un ton plus radouci, vous savez que vous m’offensez en venant si tard.