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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/97

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

— Quel est-il donc, ce jeune homme, se disait-elle rêveuse et troublée, et pourquoi m’occupe-t-il ainsi ? Il a souffert, il se croit un philosophe désormais à l’abri des tempêtes et des passions de ce monde, et il n’est qu’un enfant, qui prend des piqûres d’épingles pour des blessures mortelles ! Il se figure que son cœur est glacé, mort, flétri, et il m’a semblé, à moi, que c’était le cœur le plus jeune, le plus ardent, le plus passionné du monde… Ah ! le pauvre poëte qui se croit un homme fort et qui le dit naïvement avec les larmes aux yeux et la voix tremblante de l’émotion nouvelle ! Ah ! l’amoureux blasé qui ne croit plus à l’amour et qui voudrait, lui aussi, comme Chérubin, baiser le ruban qui retient les cheveux de sa chère marraine…

Elle souriait.

— Si je voulais cependant, dit-elle en jetant un regard dans la glace qui reflétait sa beauté