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DE LA PIENNE.

La pienne, dans les bêtes à cornes, provient d’un sang trop sec et trop chaud, qui, desséchant la peau, la resserre de façon qu’on a peine à la détacher avec les mains ; lorsqu’on la touche, elle craque comme du bois sec. L’animal est toujours maigre quand il est attaqué de ce mal.

Remède. — Faites à l’animal une saignée à la veine du cou, dite jugulaire ; le lendemain, tenez-lui, pendant douze heures environ, un drap de lessive imbibé d’eau sur le corps, ayant soin de le remouiller souvent ; puis donnez-lui deux breuvages, pendant les douze heures. Ces breuvages doivent être composés d’une chopine de vin blanc ou de bon poiré, dans laquelle on met une once et demie de cumin, et une once et demie de manignette en poudre ; après quoi, faites herber l’animal.

Herber l’animal, c’est lui pincer environ deux pouces et demi de large la peau de dessus la poitrine, et la percer d’un quart-d’heure à l’autre avec une grosse allène ; et, après, y passer une racine d’ellébore noir, appelé dans le public pas-de-corbeau, de la grosseur d’un fil de fer, de laquelle on aura extirpé avec un couteau, la petite pellicule noire ; ensuite on la passera dedans, de façon que chaque bout sorte par les deux trous que l’on a faits, tirant la peau par les deux côtés, afin que cette racine appuie sur la poitrine. On la laisse ainsi pour amasser en cette partie le trop d’humeurs que pourrait contenir l’animal ; hu-