Page:Le premier cartulaire de l'Abbaye cistercienne de Pontigny.pdf/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
cartulaire de l’abbaye cistercienne de pontigny.

fin plusieurs folios plus loin nous permet de croire que c’est au moment de la reliure que les divers cahiers ont été mélangés et désorganisés. Cette modification ne peut être antérieure au xviiie siècle, car dans la copie du cartulaire qui a été faite à cette époque[1], l’ordre dans lequel se présentent les actes reflète celui que l’on peut retrouver en reclassant les cahiers. On peut donc admettre que c’est sous Napoléon III, lorsque l’on fit relier cet ouvrage à la Bibliothèque nationale, que ces bouleversements eurent lieu.


Examen des cahiers et reconstitution de l’état primitif du cartulaire.

Il nous faut donc étudier les divers cahiers de ce recueil, afin de reconstituer l’état primitif de l’ouvrage.

Le premier cahier est un quaternion auquel il manque les folios 3 et 4 qui, tous deux, sont représentés par une petite languette de parchemin. Or, comme le texte du deuxième chapitre du cartulaire se termine au milieu du verso du deuxième folio, il faut admettre que dès la rédaction, ce qui aurait dû être le folio 3 n’a jamais existé, soit qu’il ait été coupé parce qu’il était vierge, soit que, plus sûrement, le scribe manquant de place ait ajouté un demi feuillet au centre du cahier. Ainsi, à la foliotation le folio correspondant au premier a reçu le numéro III. C’est ce folio qui ne nous est pas parvenu, mais il manquait déjà au xviiie siècle, comme l’a noté en marge le rédacteur de la copie de notre cartulaire et comme nous le prouve le fait que le quatrième folio débute par la fin d’un acte[2]. Celui qui a fait la numérotation moderne a bien vu qu’il manquait un folio, aussi pour retrouver le même chiffre au quatrième folio a-t-il numéroté le folio I folio 2 et le II, 3[3].

Les trois cahiers suivants sont des sexternions. Le deuxième a, lui aussi, la moitié droite du feuillet central qui est manquante, mais comme il n’y a aucune lacune et que le texte se poursuit à cheval sur les deux folios, nous sommes là en présence du même phénomène que dans le premier cahier le rédacteur a ajouté un folio supplémentaire (f° 6). Le même cas s’est reproduit au quatrième cahier le folio 17 n’est que la moitié d’un feuillet dont l’autre n’a jamais figuré dans le recueil.

Ainsi, dans la première partie du cartulaire nous trouvons un quaternion et trois sexternions. Il ne nous manque, en fait, qu’un folio qui devait contenir un certain nombre d’actes concernant la grange de Bœurs. Il est à noter aussi qu’à part les petites anomalies du début, il y a concordance parfaite entre les deux foliotations, l’ancienne et la moderne.

À partir du folio 20, nous assistons à une transformation des cahiers.

Les cinquième et sixième sont formés de douze folios. Le septième cahier n’est plus qu’un sexternion dans 1état actuel du cartulaire. Or, si l’on examine l’ancienne numérotation, on s’aperçoit qu’il y a des anomalies : on passe du folio XLVI au folio LIII. On peut donc penser qu’avant la reliure moderne, il y avait là six autre folios intercalés au centre de notre cahier actuel, et qu’ainsi ce septième cahier était, lui aussi, primitivement composé de douze folios.

Le huitième cahier commence actuellement par les six folios qui man-

  1. Arch. dép. de l’Yonne, H 1400.
  2. N° 16.
  3. Voir le dessin des différents cahiers.