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Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/123

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Me Clémenceau. — Je n’entends pas.

M. Le Président. — En raison de son rôle constitutionnel.

Me Clémenceau. — Je demande que la question soit posée au témoin.

M. Casimir-Périer. — Je visais la formule même du serment, qui comporte de dire toute la verité, et je crois avoir fait remarquer que je ne pouvais pas la dire entière, visant par la déclaration que j’avais faite hier ne connaissant d’ailleurs pas de faits relatifs à l’affaire dont la Cour est saisie et étant donné que, sur les autres, mon devoir et mon irresponsabilité m'imposent le silence.

M. Le Président. — Avez-vous d’autres questions à poser ?

Me Labori. — J’indique simplement...

M. Casimir-Périer. — Je suis un simple citoyen et aux ordres de la justice de mon pays. (Applaudissements.)

Me Labori. — M. Casimir-Périer donne ici un illustre exemple, et je demande à MM. les jurés de remarquer que d'autres, pour venir ici, attendent d’y être contraints par des arrêts de justice. (Nouveaux applaudissements.)

M. Le Président. — Vous n’avez pas d’autres questions ?

Me Labori. — Je vais prendre des conclusions sur les questions posées.

M. Le Président. — Ce sera le même arrêt rendu chaque fois.

Me Labori. — Ce sera très facile a rendre.

Nous allons copier les conclusions.

M. Le Président — M. Casimir-Périer peut se retirer ?

Me Labori. — Monsieur le Président, je ne peux pas prévoir à l’avance un arrêt que la Cour va rendre, et je ne puis pas demander à M. Casimir-Périer de se retirer avant que la Cour ait rendu son arrêt.

Je n’ai pas beaucoup d’illusions, mais j'en ai un peu.

M. le Président. — Nous pouvons suspendre pendant cinq minutes.

Me Labori. — Je n’ai besoin que de quelques minutes.

M. Le Président. — L’audience est suspendue.

(La salle applaudit M. Casimir-Périer.)

Conclusions
relatives à l’audition de M. Casimir-Périer et arrêt.

L’audience est reprise, à quatre heures quinze minutes.

M. le Président. — Maître Labori, vous avez la parole.

Me Labori. — J’ai l’honneur de déposer sur le bureau de la Cour les conclusions suivantes : Attendu que la déposition de M. Casimir-Périer est indispensable à la manifestation de la vérité et nécessaire pour établir la bonne foi