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Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/224

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« La continuation de l'enquête au point de vue des écritures a « un grave inconvénient ! »

Quand une enquête n’a pas été commencée, on ne la continue pas.

M. le général Gonse. — Le mot enquête, dont je me suis servi dans mes lettres ne signifiait pas une enquête proprement dite, puisqu’elle était faite par des personnes qui n’avaient nulle qualité pour la faire.

Me Labori. — Je ne discute pas sur les mots.

M. le général Gonse. — Le mot enquête n’est évidemment pas exact.

Me Labori. — Eh bien ! puisque M. le général Gonse a voulu dire : « La continuation de l'examen au point de vue des écritures» de quelles écritures s’agissait-il ?

M. le général Gonse. — De l’écriture du commandant Esterhazy comparée à celle du bordereau.

Me Labori. — Alors, comment M. le général Gonse peut-il dire qu’il s’occupait de l’affaire Esterhazy et qu’il laissait l’affaire Dreyfus de côté, puisqu’il s’agissait du bordereau ?

M. le général Gonse. — Je disais au colonel Picquart qu’il ne s’occupât point du bordereau.

M. le Président, à Me Labori. — Vous n’avez pas d’autres questions ?

Me Labori. — Non, monsieur le Président.

M. le Président, à M. le général Gonse. — Vous n’avez plus rien à dire ? (Le témoin fait un signe de dénégation.)

Vous pouvez vous retirer.

DÈPOSITION
DE M. LE LIEUTENANT-COLONEL HENRY
(Suite)

Me Clémenceau, s’adressant à M. le Président. — Voici la question que je vous demanderai de vouloir bien poser à M. le colonel Henry :

M. le colonel Henry n’a-t-il pas écrit à M. le colonel Picquart, après son départ du ministère ? et, dans l’affirmative, quel était le sens général de la lettre ? M. le Président, au témoin. — Avez-vous écrit au colonel Picquart ?

M. le colonel Henry. — Parfaitement.

M. le Président. — Pouvez-vous dire quel est le sens de cette lettre ?

M. le colonel Henry, d'une voix assez basse. — En réponse à une note... Je ne puis pas parler plus haut, je suis souffrant.

J’ai écrit au colonel Picquart à la fin de mai, en réponse à une note de lui, et je lui disais — je me souviens à peu près du