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Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/485

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M. Belhomme. — La plus grande partie a été écrite à main courante. Ceci est visible dans le cliché ; c’est pour cela que j’en parle, car je ne dirai pas ici un seul mot de ce qui se trouve dans nos rapports ; je n’en ai pas le droit.

Me Labori. — Le témoin a répondu en partie ; je le prierai de répondre d’une manière complète : Le bordereau est-il écrit à main-courante ou est-il décalqué ?

M. Belhomme. — Il est en grande partie à main courante et en partie calqué...

Me Labori. — La partie calquée... Je vais tâcher de me faire bien comprendre du témoin...

M. Belhomme. — Oui, je comprends très bien où vous voulez en venir, mais je ne vous suivrai pas sur ce terrain ; ce que vous me demandez est dans mon rapport. Demandez-en la communication si bon vous semble, mais je n’ai pas le droit de vous le dire, je tomberais sous le coup de la loi ; vous ne pouvez pas m’amener à désobéir à la loi.

M. le Président. — Il n’en est pas question en ce moment-ci.

Me Labori. — Il y a cependant un point qu’il faudrait dire au témoin, c’est qu’il se trompe tout à fait, et il ne faudrait pas qu’il y ait de surprise à ce sujet dans l’esprit de MM. les jurés ; il ne faut pas de confusion ni d’équivoque. Le témoin est ici devant la justice, et il ne tomberait sous le coup d’aucune loi s’il répondait à une question posée par M. le Président.

M. Belhomme. — C’est l’avis de mes avocats ; permettez-moi de vous dire que j’aime mieux les croire que vous.

Me Labori, au Président. — Alors, je vais être obligé de prendre des conclusions.

Me Clémenceau. — Je me permettrai, avant que le témoin ne quitte la barre, de vous faire une petite remarque : Est-ce que M . le général de Pellieux n’a pas autorisé le témoin à publier son rapport ?

M. le Président. — Je ne vois pas bien le rapport... ?

M. Belhomme. — Je ne sais pas s’il a autorisé la publication, mais en tout cas, il pourrait bien autoriser la publication de la lettre dite du uhlan ; mais il n’a pas, je crois, le droit d’autoriser la publication du rapport fait à la demande de M, Esterhazy.

M. le Président, s’ adressant au général de Pellieux , assis dans la salle. Monsieur le général de Pellieux, avez-vous autorisé la publication de ces rapports ?

M. le général de Pellieux, qui est venu à la barre. — Je n’ai aucunement autorisé les experts...

Me Clémenceau. — Ce n’est pas cela que j’ai dit. J'ai demandé si M. le général de Pellieux avait autorisé le commandant Esterhazy ?

M. le général de Pellieux. — J’ai autorisé le commandant Esterhazy à demander communication du rapport des experts dans l’affaire de Boulancy, qui n’a rien à voir avec le huis clos.