Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/508

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qu’à prolonger les débats sans donner lieu d’espérer plus de certitude dans les résultats :

Par ces motifs,

Dit que le Président a refusé avec raison la confrontation, et de poser la question sollicitée par la défense, et dit qu’il sera passé outre au débats.

M. le Président. — Voilà l’arrêt de principe posé. Chaque fois que vous insisterez, le même arrêt sera rendu : ainsi, que ce soit une affaire entendue.

Me Labori. — Eh bien ! monsieur le Président, c’est un arrêt de règlement, alors ?

M. le Président. — C’est un arrêt de règlement.

Me Labori. — Il n’y en avait que sous l’ancien régime . Voilà qu’on l’a inauguré à la barre de la Cour d’assises ! je ne puis que le saluer avec respect.

M. le Président. — C’est la loi ; c’est l’article 270 du Code d’instruction criminelle.

Me Labori. — C’est la première fois qu’une Cour de justice déclare qu’un arrêt rendu constitue un arrêt de règlement et que tous les incidents qui se produiront seront réglés dans les mêmes conditions et terminés par le même arrêt ! C’est la première fois, et je ne puis, tout en m’inclinant devant vos paroles, que protester !

M. le Président. — Protestez tant que vous voudrez, mais ce sera rendu dans les mêmes conditions chaque fois.

Me Clémenceau. — On vient de nous communiquer la copie des interrogatoires de Mme de Boulancy par M. Bertulus. Voulez-vous, monsieur le Président, me donner la parole pour faire la lecture de ces interrogatoires et déposer des conclusions additionnelles ?

M. le Président. — Laissez entendre le témoin.

Me Clémenceau. — J’attendrai l’audition du premier témoin donc, s’il y a une question de droit, parce qu’il a prêté serment.

M. le Président. — Il n’y a pas de questions de droit ; mais, puisque le témoin à prêté serment, nous allons l’entendre.

DÉPOSITION DE M. AUGUSTE MOLINIER
Professeur à l’Ecole des Chartes.

(M. Auguste Molinier prête serment à nouveau.)

M. le Président. — Quelle est la question, maître Labori ?

Me Labori. — Monsieur le Président, M. Molinier voudrait-il nous faire part des conclusions de son examen relatif au bordereau de l’affaire Esterhazy, et voudrait-il également nous faire connaître quelles sont les conclusions qui se dégagent