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Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/514

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D. — M. le lieutenant-colonel du Paty de Clam n’a-t-il pas organisé, pour la restitution d’une lettre, une scène qui se passait au Cours la Reine et où il a fait intervenir une dame voilée ?

R. — Je ne puis répondre à ces questions d’ordre intime.

M. le Président. — Quelles sont maintenant, Messieurs, les les conclusions que vous voulez déposer ?

Me Clemenceau. — La Cour a retenu, de la lecture précédemment faite, que Mme de Boulancy a déclaré que les lettres qu’elle détenait contenaient des propos aussi compromettants que la lettre dite du uhlan et notamment des injures à l’armée et à la France. Je me borne, comme préambule aux conclusions que je dépose, à rappeler que les faits affirmés par nous dans les questions que nous avions posées, ont été reconnus exacts par le témoin. La Cour comprendra que nous tenions à être renseignés d’une façon plus précise encore, et voilà pourquoi nous avons l'honneur de déposer les conclusions suivantes :

Conclusions.
relatives à un supplément d’information demandé en ce
qui concerne Mme de Boulancy
Plaise à la Cour,

Attendu que, dans l’interrogatoire auquel il a été procédé. Mme de Boulancy a reconnu qu’elle possédait encore des lettres du commandant Esterhazy et que ces lettres contenaient des outrages à l’armée et à la France ;

Attendu que l’importance de ces faits justifie un supplément d’instruction et la confrontation des accusés avec le témoin, pour que ce dernier réponde en leur présence aux questions qui lui seront posées ;

Par ces motifs,

Dire que, par tel magistrat qu’il plaira à la Cour de désigner, Mme de Boulancy sera à nouveau interrogée, et qu’il lui sera notamment posée la question suivante :

Est-ce qu’il est énoncé, dans ces lettres ou dans l’une d’elles, par le commandant Esterhazy, rapportant des propos qu’il dit avoir été tenus devant lui par des officiers prussiens : 1° que le général Saussier est un clown et que chez eux les Allemands le mettraient dans un cirque ; 2° que si les Prussiens arrivaient jusqu’à Lyon, ils pourraient jeter leurs fusils en gardant seulement leurs baguettes pour chasser les Français devant eux ;

Dire que les accusés seront confrontés avec Mme de Boulancy, admis à assister à cet interrogatoire et à faire poser, par M. le magistrat commis, à Mme de Boulancy toutes questions qu’ils jugeraient utiles dans l’intérêt de leur défense.

Messieurs, je n’ai qu’un mot à ajouter pour compléter mes conclusions, et je pense que, une fois du moins nous allons