M. le Président. — ...Une lettre du colonel Bougon, qui fait connaître que c’est par erreur qu’il a été assigné.
Me Labori. — C’est également entendu.
M. le Président. — Audiencier, faites l’appel des témoins et ayez bien soin que tous les témoins sortent de l’audience N’allez pas trop vite, pour qu’il n’y ait pas d’erreur.
M. l’Avocat général. — Maître Labori, je n’ai pas votre liste de témoins ; je parle de ceux que vous avez réellement cités, puisqu’il y en a auxquels vous avez renoncé.
Me Labori. — Je vous la remettrai à la suspension... Alors, vous désirez que nous enlevions de la citation ceux qui ne viennent pas et que nous vous donnions les autres ?
M. l’Avocat général. — Mettez-les sous deux paragraphes
M. le Président. — Je rappelle à MM. les jurés qu’ils ne doivent communiquer avec personne. Je prierai les personnes qui sont près d’eux de vouloir bien se retirer ; ce n’est pas leur place.
Maître Labori, avez-vous des conclusions à poser ?
Me Labori. — J’ai des conclusions au sujet des témoins desquels vous avez bien voulu nous lire des lettres il y a un moment. En ce qui concerne M. le commandant Esterhazy, en présence de l’insistance que M. Perrenx croit devoir manifester relativement à la nécessité de sa présence, M. Emile Zola s’associe à M. Perrenx ; par conséquent, l’un et l’autre prennent les conclusions que j’ai l’honneur de déposer sur le bureau de la Cour.
- Plaise à la Cour,
Attendu que M. Esterhazy, cité comme témoin à la requête des concluants, ne comparaît pas à l’audience ;
Attendu que son témoignage est nécessaire pour la manifestation de la vérité et la justification de la bonne foi des prévenus ;
Attendu que le refus de faire droit aux légitimes prétentions des concluants constituerait une atteinte aux droits de la défense ;
- Par ces motifs,
Dire qu’il sera réassigné, et que, faute par lui de comparaître sur cette réassignation, il y sera contraint, et au besoin par la force armée, sur les réquisitions du Ministère public.