Page:Le roman de Fauvel, par Gervais du Bus, publié d'après tous les manuscrits connus par Arthur Långfors.djvu/11

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CHAPITRE PREMIER – ANALYSE DU POEME [1] PREMIER LIVRE

L'auteur a composé son poème pour expliquer à ses contemporains le sens de peintures qu'ils voyaient souvent sur les murailles (5). Fauvel ne vit plus dans l'etable : Fortune, en dépit de Raison, l'a fait seigneur de sa maison (24). Tout le monde le «torche» à l’envi : princes et seigneurs tempo- rels, chevaliers grands et petits, vicomtes, prévots, bailllis, bourgeois et vilains; de même les cardi- naux, les prélâts, les Jacobins, les Cordeliers, les Augustins, les nonnes, les clercs pourvus d'églises (70). Les pauvres clercs voudraient bien le torcher aussi, mais ils ne sont pas assez près (75); ils doivent se tenir près de la queue (168). Même le pape figure parmi ceux qui flattent Fauvel. Il est assis sur le siège qui était jadis de pierre (de Pierre), mais est maintenant de liège [symbole de

1. Il va sans dire que nous avons profité des analyses données par Gaston Paris (Hist. litt. XXXII, 118-36) et M. Ch.-V. Lan- glois (La Vie en France au moyen âge, p. 291-304).