Page:Le roman de la luxure, tome 2, Miss Aline, 1903.djvu/136

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l’entrée, et de suite je poussai un cri comme si je souffrais énormément, et comme il donna une violente poussée en avant, je le laissai pénétrer entièrement d’un seul coup.

Un mari expérimenté s’en rapporte surtout à son imagination. Il fut persuadé qu’il était le premier à me posséder, mais, oh ! mon Charles bien-aimé, je m’aperçus que j’étais déjà enceinte, et toi, cher amant, tu es le père de l’enfant que je porte dans mon sein.

— Quoi ! moi ! moi ! le père d’un enfant ? Oh chère madame Vincent, oh ! répétez-le encore.

— C’est la vérité pure, mon cher Charles, et l’idée seule que je t’ai possédé la première comme tu m’as possédée le premier me donne le courage d’apporter à mon mari un enfant qui n’est pas de lui.

Mon enfant ! mon enfant ! criai-je en dansant et sautant de joie à l’idée que je pouvais être le père d’un enfant. On aurait dit que je me sentais plus homme et que j’en ressentais une grande fierté. Je me précipitai vers la pauvre madame Vincent, la pris dans mes bras, l’embrassai avec fu-