Page:Le roman de la luxure, tome 2, Miss Aline, 1903.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 90 —


je pleurai encore tout seul quand elle m’eut quitté, car je voyais que je l’avais perdue pour toujours comme maîtresse, et quelle charmante maîtresse elle avait toujours été pour moi ! ! !

Le matin arriva, ainsi que les demoiselles d’honneur, le garçon d’honneur et le mari. Tout le monde alla à l’église ; mes sœurs étaient enchantées d’être demoiselles d’honneur et d’avoir de jolies robes ; elles furent surtout plus ravies encore en voyant les jolis bijoux dont leur faisait présent monsieur Vincent. À leurs yeux, c’était l’homme le plus beau et le meilleur qu’elles aient jamais connu. Le déjeuner se passa bien suivant l’usage, et lorsque la mariée, qui était allée changer sa toilette de mariée contre une plus simple toilette de voyage, descendit, tout le monde fut sur le point de fondre en larmes au moment de son départ. Elle me pressa tendrement sur son sein et me murmura :

— Courage, Charles chéri !

C’en était trop pour moi, cependant je parvins à refouler mes larmes ; la porte de la voiture fut fermée et ils partirent passer